Accord à l’ONU pour protéger la haute mer

Enfin un accord à l'ONU pour protéger la haute mer

Le samedi 4 mars, les différents États membres de l’Organisation des Nations unies ont finalement réussi à se mettre d’accord sur la mise en place du tout premier traité international visant à protéger la haute mer. Cette initiative vise à faire face aux diverses menaces qui pèsent sur les écosystèmes vitaux pour l’humanité, tels que les pollutions, les surpêches ou encore le changement climatique. Ce traité représente donc une avancée majeure en matière de protection de l’environnement et de la biodiversité marine.

Après plus de 15 ans de discussions, les délégués de l’ONU ont finalement finalisé un traité historique pour la protection de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale. La troisième « dernière » session a finalement été la bonne, et le texte sera formellement adopté à une date ultérieure après avoir été passé au crible par les services juridiques et traduit pour être disponible dans les six langues officielles de l’ONU. Le contenu exact du texte n’a pas été publié dans l’immédiat, mais les militants l’ont salué comme étant un tournant décisif pour la protection de la biodiversité.

Les zones économiques exclusives (ZEE) des États s’arrêtent à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes, et la haute mer n’est donc sous la juridiction d’aucun État. Même si elle représente plus de 60% des océans et près de la moitié de la planète, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental, au profit des zones côtières et de quelques espèces emblématiques. Avec les progrès de la science, la preuve a été faite de l’importance de protéger tout entier ces océans foisonnant d’une biodiversité souvent microscopique, qui fournit aussi la moitié de l’oxygène que nous respirons et limite le réchauffement climatique en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines.

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Lorsque le traité entrera en vigueur après avoir été formellement adopté, signé puis ratifié par suffisamment de pays, il permettra de créer des aires marines protégées dans ces eaux internationales. Environ 1% seulement de la haute mer fait l’objet de mesures de conservation, et cet outil emblématique est jugé indispensable pour espérer protéger d’ici 2030 30% des terres et des océans de la planète, comme s’y sont engagés l’ensemble des gouvernements de la planète en décembre.

Le traité sur « la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale » introduit également l’obligation de réaliser des études d’impact sur l’environnement des activités envisagées en haute mer. Enfin, un chapitre hautement sensible a cristallisé les tensions jusqu’à la dernière minute : le principe du partage des bénéfices des ressources marines génétiques collectées en haute mer. Les pays en développement qui n’ont pas les moyens de financer de très coûteuses expéditions et recherches se sont battus pour ne pas être exclus de l’accès aux ressources marines génétiques et du partage des bénéfices anticipés de la commercialisation de ces ressources – qui n’appartiennent à personne – dont entreprises pharmaceutiques ou cosmétiques espèrent tirer des molécules miracles.

Les délégués ont finalisé un texte qui ne peut désormais plus être modifié de manière significative. « Il n’y aura pas de réouverture ni de discussions de fond » sur ce dossier. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a félicité les délégués, saluant une « victoire pour le multilatéralisme et pour les efforts mondiaux visant à contrer les tendances destructrices qui menacent la santé des océans, aujourd’hui et pour les générations à venir ». L’Union européenne, la France et les militants ont également salué cet accord historique, qui permettra de protéger les océans et la biodiversité marine de manière plus efficace.

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