Le Réseau de transport d’électricité (RTE) a annoncé lundi que les travaux pour installer une ferme expérimentale de trois éoliennes flottantes en Méditerranée ont commencé dimanche au Barcarès, dans les Pyrénées-Orientales. Les travaux en mer sont nécessaires pour permettre la mise en place de cette ferme qui permettra de produire de l’énergie éolienne. Cette initiative est une première dans la région et vise à tester la viabilité de cette technologie en mer. Les éoliennes flottantes présentent l’avantage de ne pas nécessiter de fondations en béton, leur permettant ainsi d’être plus facilement démontées et déplacées en cas de besoin. Ce projet est donc une opportunité pour la France de développer son potentiel en matière d’énergies renouvelables tout en préservant l’environnement marin.
Une ferme pilote d’éoliennes flottantes sera installée à 18 km des stations balnéaires de Leucate (Aude) et du Barcarès (Pyrénées-Orientales) pour une mise en service prévue à la fin de 2023 ou au début de 2024. Dimanche, RTE a mis à l’eau un fourreau, un tube destiné à accueillir et protéger une partie du câble électrique sous-marin qui va relier le parc éolien au câble terrestre. Le fourreau évite les travaux sur la plage qui est en zone protégée. Le raccordement entre le câble électrique sous-marin qui reliera le parc éolien au réseau terrestre se fera sur la côte, au sein d’une chambre de jonction, un coffre de béton maçonné enterré à quelques mètres de la plage.
Le câble électrique sera installé à l’intérieur du fourreau ultérieurement. Les premiers travaux terrestres, consistant à creuser un forage pour la mise en place du fourreau, ont été lancés en février. Le câble sous-marin destiné à assurer une liaison à 63 000 volts doit être installé au cours du deuxième semestre de 2023. Contrairement aux éoliennes « posées », dont le mât est planté dans le sol marin, les éoliennes flottantes peuvent être installées en zones profondes, plus loin des côtes et en zones plus venteuses.
Outre la ferme pilote du Barcarès, deux autres fermes pilotes sont prévues en Méditerranée, au large de Port-la-Nouvelle (Aude) et dans le golfe de Fos (Bouches-du-Rhône). Ces fermes expérimentales doivent notamment permettre de mener des recherches sur les conséquences sur la faune et la flore marine de l’installation d’éoliennes flottantes commerciales.
Cependant, sans attendre les résultats de ces recherches, le gouvernement a également annoncé l’année dernière la future construction en Méditerranée de deux parcs commerciaux d’éoliennes flottantes, beaucoup plus puissants que ces fermes expérimentales (250 MW chacun, avec une possible extension à 500 MW, contre 25 à 30 MW pour les fermes pilotes). Des défenseurs de l’environnement, des pêcheurs, des scientifiques et des élus locaux ont demandé le report de la construction des parcs commerciaux afin de pouvoir profiter des recherches réalisées grâce aux fermes pilotes.
L’association Sites et Monuments, représentée par Kevin Jeanroy, est opposée à l’installation de ces éoliennes flottantes commerciales, se disant préoccupé par l’impact sur la faune et les espaces marins. Il est partisan de l’installation de petits générateurs éoliens ou photovoltaïques adaptés aux besoins locaux.
