« Corruption : Bolloré toujours inculpé au Togo »

Togo : Bolloré reste mis en examen pour corruption

Vincent Bolloré, homme d’affaires français, doit encore affronter des problèmes judiciaires en lien avec ses activités au Togo. En effet, la cour d’appel de Paris a rendu une décision mardi, en annulant une partie des documents produits dans le cadre de l’enquête portant sur la gestion du port de Lomé entre 2009 et 2011. Toutefois, cette décision n’annule pas la mise en examen de Bolloré pour des faits de corruption. Cette accusation pèse sur l’homme d’affaires depuis un certain temps déjà et cette confirmation de sa mise en examen ne lui permet pas d’échapper aux conséquences juridiques de cette affaire.

La cour d’appel a rejeté la demande de placement de Vincent Bolloré sous le statut intermédiaire de témoin assisté après que la défense du milliardaire français ait demandé l’annulation de certaines pièces de la procédure pour violation de la présomption d’innocence. Cependant, certaines pièces ont été annulées, notamment une tentative avortée de plaider-coupable (CRPC) en février 2021. Vincent Bolloré, PDG du groupe français Bolloré, reste donc mis en examen pour corruption d’agent public étranger et peut faire face à un procès pénal. Les avocats de la défense de Vincent Bolloré ont salué la décision de la cour d’appel car elle reconnaît une atteinte à la présomption d’innocence de leur client. Quant aux parties civiles, elles sont satisfaites que Vincent Bolloré puisse être jugé pour corruption.

L’enquête a débuté en 2013 après que des juges financiers parisiens aient soupçonné le groupe Bolloré d’avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Euro RSCG – devenue Havas – pour obtenir frauduleusement la gestion des ports de Lomé et de Conakry. Les magistrats instructeurs ont également découvert des flux financiers suspects mis au jour par Tracfin et ont conclu que « l’existence d’un pacte de corruption ressort des échanges de courriers » de 2009 entre Vincent Bolloré et Faure Gnassingbé, président togolais. Ils ont également affirmé que le pacte était « organisé par les plus hautes autorités du groupe ». Selon l’enquête, le patron du groupe français aurait demandé à Jean-Philippe Dorent, alors directeur international d’Euro RSCG, de fournir une prestation sous-évaluée à Faure Gnassingbé lors de la campagne présidentielle de 2010. En 2011, il aurait également fait embaucher un demi-frère du président en contrepartie de divers avantages pour le groupe Bolloré et ses filiales.

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Vincent Bolloré, Jean-Philippe Dorent et Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, sont tous mis en examen depuis 2018 pour ces accusations de corruption. En 2019, ils ont réussi à obtenir l’annulation de leur mise en examen pour une partie des infractions liées à la Guinée en raison de la prescription. En 2022, le groupe Bolloré a annoncé un accord avec l’armateur italo-suisse MSC pour la cession de ses activités logistiques en Afrique, une branche emblématique du groupe qui emploie plus de 20 000 personnes et concerne plus de 20 pays sur le continent africain, notamment un réseau de seize concessions portuaires, des entrepôts et des hubs routiers et ferroviaires.

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