Le CN rate ses estimations alors que les expéditions de biens de consommation diminuent

Une locomotive du CN à Montréal
Blessé par les grèves portuaires, les revenus chutent de 12 %

La Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada a dressé un portrait difficile de l’économie nord-américaine, ses bénéfices n’ayant pas répondu aux attentes au troisième trimestre, en partie à cause de la baisse de la demande de biens de consommation.

Les revenus ont chuté de 12 % par rapport à l’année dernière à 3,99 milliards de dollars canadiens (2,9 milliards de dollars), manquant les estimations des analystes de 4,05 milliards de dollars canadiens. Sur une base ajustée, le bénéfice du chemin de fer s’est élevé à 1,69 $ CA par action, soit 3 cents en dessous des estimations du consensus Bloomberg.

Les expéditions intermodales ont diminué de 34 % par rapport à la même période l’an dernier.

« Notre activité liée à la consommation – en particulier l’activité intermodale – continue d’être trouble », a déclaré la directrice générale Tracy Robinson aux analystes, ajoutant que les grèves estivales dans les ports de Colombie-Britannique ont nui à l’activité.

Le Canadien National a néanmoins réitéré les prévisions qu’il avait données aux investisseurs en juillet concernant une variation « stable à légèrement négative » du bénéfice par action cette année. L’opérateur de fret montréalais s’en tient à son objectif d’une croissance de ses bénéfices de 10 à 15 % par année au cours des trois prochaines années. « Je pense que nous avons atteint le point le plus bas en termes de volumes », a déclaré Robinson.

Les revenus du chemin de fer provenant des expéditions de produits forestiers, de produits chimiques et de pétrole ont chuté de pourcentages à deux chiffres au cours du trimestre. Mais les revenus des céréales et des engrais ont augmenté de 16 % et ceux de l’automobile de 14 %. La grève des Travailleurs unis de l’automobile, qui a débuté en septembre, a eu peu d’impact.

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En plus du ralentissement de l’économie, les chemins de fer canadiens sont également aux prises avec les conséquences des grèves portuaires, qui ont forcé une partie du trafic à se réorienter vers les ports de la côte ouest américaine. On ne sait pas vraiment si le déplacement des volumes vers les États-Unis est temporaire ou s’il constituera un défi pour les chemins de fer canadiens à long terme, a déclaré Walter Spracklin, analyste de RBC Marchés des Capitaux, dans une note précédant la publication des résultats.

Les suppléments carburant ont diminué en raison de la baisse des coûts de l’énergie, ce qui a pesé sur les revenus. Le ratio d’exploitation de l’entreprise, qui mesure les dépenses par rapport aux revenus, était de 62 sur une base ajustée, au-dessus de son objectif de 60.

Le conseil d’administration a approuvé une augmentation de 13 % du budget de rachat d’actions, pour le porter à 4,5 milliards de dollars canadiens.

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