Perspective : une vision globale de la décarbonisation

Perspective
Approches régionales basées sur la liberté de choix, la neutralité technologique, la norme du puits à la roue et les gains rapides

L’industrie du camionnage est l’épine dorsale de l’économie.

Trouver le bon équilibre entre réduire les émissions et continuer à répondre efficacement à la demande est notre mission écologique ultime.

L’industrie mondiale du transport routier s’est engagée à atteindre zéro émission nette d’ici 2050, mais pour que cette approche fonctionne, elle devra tenir compte des spécificités régionales et nationales. Ce qui fonctionne en Allemagne ou au Japon ne fonctionnera pas nécessairement aux États-Unis.

Plus important encore, les transporteurs devraient avoir la liberté de choisir ce qui convient le mieux à leurs opérations.

L’IRU, l’organisation mondiale du transport routier, où j’ai eu l’honneur de travailler pendant 28 ans – dont les 10 dernières années en tant que secrétaire général – a développé un Green Compact basé sur cette conviction précise : une approche évolutive permettant à toutes les régions et à tous les transporteurs de se décarboner en en adéquation avec les réalités du terrain.

La neutralité technologique est au cœur de nos efforts.

Toutes les options susceptibles de contribuer à la décarbonisation devront faire partie de la solution. Nous devons rejeter l’approche du tout ou rien. Il n’existe pas de solution miracle.

L’IRU soutient l’utilisation à long terme de trois piliers technologiques pour les véhicules lourds : la pile à combustible à hydrogène, l’électricité à batterie et, bien sûr, le moteur à combustion basé sur des carburants neutres en carbone.

L’industrie a également besoin d’une norme globale « du puits à la roue » pour mesurer et surveiller les émissions de dioxyde de carbone résultant de la production, de la fourniture et de l’utilisation de l’énergie, par opposition à une approche plus étroite « du réservoir à la roue » dans laquelle seul le la consommation d’énergie et les émissions conséquentes du véhicule sont prises en compte. L’approche du tuyau d’échappement est inefficace et fausse considérablement les efforts de décarbonation.

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Enfin, nous devons d’abord nous concentrer sur les gains rapides, les « fruits à portée de main ». Les gains rapides incluent les éco-camions qui transportent plus de marchandises que les combinaisons de véhicules standard (deux éco-camions transportent la cargaison de trois camions standard) ; des plateformes numériques pour optimiser la logistique ; et la formation des conducteurs (l’écoconduite peut réduire la consommation de carburant jusqu’à 15 %).

Mais encore une fois, les transporteurs doivent être en mesure de décider ce qui convient le mieux à leurs opérations.

Nous avons déjà réalisé d’énormes exploits en réduisant d’autres émissions. L’industrie du camionnage a réduit ses émissions d’oxydes d’azote jusqu’à 98 % au cours des 35 dernières années. Les transporteurs peuvent également réussir à relever le défi de la décarbonation, à condition que certaines conditions soient remplies.

Les gouvernements doivent nous soutenir et fournir les investissements et les incitations nécessaires aux entreprises de camionnage de chaque région pour se décarboner.

L’IRU est la voix de millions de transporteurs dans le monde, soutenant les efforts du secteur et travaillant avec ses membres, tels que les American Trucking Associations, pour trouver des solutions et partager les meilleures pratiques.

Il n’existe pas de bouton magique sur lequel appuyer pour nous rendre neutres en carbone d’ici 2050. Nous devons nous engager dès aujourd’hui sur la voie de la décarbonisation. Mais les transporteurs devraient décider comment.

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