« Port de Rotterdam ralenti par crise et guerre »

Crise économique et guerre ont freiné le port de Rotterdam en 2022

L’année 2022 a pris fin pour Rotterdam avec une activité globale qui n’a pas connu d’évolution significative. Le port néerlandais a en effet connu une année où son niveau de tonnage est resté stable par rapport à celui atteint en 2021. Les raisons invoquées pour expliquer cette situation sont multiples et incluent notamment la conjoncture économique peu favorable en Europe ainsi que les conséquences négatives de la guerre qui fait rage en Ukraine. Malgré ces facteurs défavorables, Rotterdam a réussi à maintenir son niveau d’activité et à poursuivre son développement.

Le port de Rotterdam a clôturé l’année 2022 avec un volume global de 467,4 millions de tonnes, enregistrant une légère baisse de 0,3% par rapport à l’année précédente. Cependant, il n’a pas pu retrouver les 468,7 Mt de 2021. Certains secteurs ont subi des pertes, dont le conteneur qui a chuté de 5,5% en nombre d’EVP et de 9,6% en tonnage, passant de 15,3 millions d’EVP à 14,45 M EVP et de 154,48 à 139,65 Mt.

Le port de Rotterdam a expliqué que la guerre en Ukraine avait réduit sa part de marché russe de 40% avant la guerre, ajoutant que l’inflation et la baisse de la consommation avaient également contribué à la chute des volumes conteneurisés. Le PDG du port, Allard Castelein, a souligné que cette guerre servait de leçon pour éviter une dépendance excessive à un pays ou à un groupe limité de pays.

Les vracs liquides ont connu une croissance de 4%, atteignant 212,77 Mt, grâce à la hausse de 5,9% du pétrole brut qui a franchi la barre des 100 Mt. Les tonnages de pétrole brut sortis des raffineries néerlandaises ont également contribué à cette croissance, avec 156 VLCC (supertankers) en escale l’an dernier contre seulement 27 en 2021. Le GNL a également connu une croissance importante de 63,9%, atteignant 11,5 Mt, bénéficiant de l’attitude de la majeure partie de l’Europe ayant tourné le dos au gaz russe en raison du conflit ukrainien.

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Cependant, les vracs secs n’ont progressé que de 1,7%, atteignant 80,1 Mt. Bien que le charbon ait bondi de 17,9%, à presque 30 Mt, la sidérurgie allemande a contribué au succès de ce secteur en se tournant vers la houille, tandis que le minerai de fer et la ferraille ont perdu 15,5% de leur activité en 2022 en raison de la baisse de la production de l’industrie métallurgique allemande.

Le roulier a pu progresser de 13,5% par rapport à 2021, atteignant 27,25 Mt, grâce au rétablissement des flux après les perturbations causées par le Brexit.

La biomasse a gagné l’équivalent de 13,7% du tonnage enregistré en 2021, tandis que les autres vracs secs ont perdu 14,2% de leur volume.

La direction du port ne prévoit pas un redémarrage économique ni aux Pays-Bas ni en Europe pour l’année 2023, et s’attend à un léger recul des volumes pour cette année.

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